Tribunal administratif de Pau : coup de théâtre, Eva Belin ne veut plus le camping !


Jeudi 23 janvier, 9h :
Audience au tribunal de Pau: « Jugement au fond » pour décider si la résiliation du contrat de concession du camping municipal d’Ondres, votée par la commune, est régulière.

C’était la troisième manche judiciaire du conflit opposant la mairie au concessionnaire du camping.
Rappelons que Mme le Maire tente, depuis trois ans, de reprendre la gestion du camping par le biais d’une régie municipale. Elle prétend que sous sa direction, le camping rapporterait 300 000 à 400 000 € de plus par an à la commune.
Or, les deux premiers jugements — le référé au tribunal administratif de Pau en 2022 et le pourvoi au Conseil d’État en mars 2023 — lui ont été défavorables.

Deux scènes extraordinaires ont marqué cette audience du jeudi 23 :

  1. Après avoir tout tenté pour expulser le concessionnaire et récupérer le camping, l’avocat de la mairie, Me Herlin, a déclaré aux juges que la commune acceptait que la concession aille à son terme, soit jusqu’au 31 octobre 2025.
    Il a même ajouté : « Tout le débat qui vient de se tenir n’a pas beaucoup d’utilité ! » Une reconnaissance à demi-mots que la mairie avait déclenché un conflit inutile pour le village.
  2. Interloquée par cette déclaration, la présidente du tribunal s’est adressée directement à Mme Belin, assise au premier rang :

La présidente : « Madame le Maire, j’aurais une question à vous poser compte tenu de ce qui a été dit… Qu’est-ce que vous demandez ? »

Eva Belin : « Nous ne vous demandons pas d’anticiper la date de fin du contrat. »

La présidente : « L’idée, c’est donc une cessation des relations en octobre 2025 ? »

Eva Belin : « Tout à fait. »

(Dialogues relevés par les témoins et attestés juridiquement)

La quinzaine d’employés et partenaires présents dans la salle ont failli tomber de leur chaise ! Ils n’en croyaient pas leurs oreilles.

Alors qu’elle fait tout depuis 3 ans pour expulser le concessionnaire du camping, Mme Belin, fait volte-face et annonce qu’elle ne veut pas gérer le camping cet été. Elle préfère laisser la concession aller à son terme.

Voici un extrait de la « note en délibéré » de la commune adressée au tribunal au lendemain de l’audience de jeudi 23 janvier, qui demande au tribunal de laisser le contrat expirer normalement …


Les employés sont abasourdis. Soulagés, et amers à la fois. Car les dégâts sur leur santé, leur moral sont irréparables après trois ans de harcèlement.

Depuis le 7 octobre 2021, Mme Belin et son équipe ont décidé de reprendre le camping municipal et ont pourri la vie du concessionnaire, de ses employés et de nombreux partenaires pour arriver à leurs fins.
Ils ont mobilisé tous les moyens à leur disposition :

  • Contrôles du fisc, des fraudes, de la sécurité, de l’urbanisme, de la Cour des comptes, etc.
  • Vote de la protection fonctionnelle pour la maire et son premier adjoint, les rendant intouchables juridiquement.
  • Multiplication des plaintes, et des procès.
  • Fermeture illégale sur Arrêté municipal des 3 commerces du camping pendant 4 mois en 2024.
  • Campagne de diffamation contre le concessionnaire et ses employés via le magazine municipal, les réseaux sociaux de la mairie et de Mme Belin, ainsi que le site Internet officiel de la commune.
  • Fabrication et distribution de tracts, affiches, banderoles sur la mairie et le trinquet.
  • Organisation de deux réunions publiques pour vilipender le gérant et ses employés.
    ….
    Et tout cela avec de l’argent public !

Pourquoi ce revirement soudain ?
Espérons que cette question sera débattue lors du prochain conseil municipal. Car Mme le Maire a fait voter la résiliation pour des raisons financières. Et elle a affirmé – sur la base d’un business plan que personne n’a jamais vu – que, grâce à la régie dirigée par le DGS et l’adjoint au tourisme, Jérôme Noble, la commune allait récolter entre 300 000 et 400 000 € de plus par an.

Comment peut-elle alors renoncer à cette somme pour l’été 2025 ?

Aveu d’incompétence:
Il semblerait que Mme Belin réalise qu’elle est incapable de gérer un camping de cette envergure (3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, plus de 80 employés en saison), tout en maintenant son niveau de qualité (4 étoiles et Écolabel). Classé parmi les premiers campings de Nouvelle-Aquitaine, l’établissement exige une expertise qu’elle et son équipe ne semblent pas posséder.
Elle craint probablement la catastrophe, car ni elle ni ses colistiers n’ont jamais géré une entreprise, et aucun d’entre eux n’a d’expérience dans le tourisme. Et au lieu de générer les 300 000 à 400 000 € supplémentaires annoncés pour la commune cet été, ils risquent d’en perdre…

Tout ça pour ça ?
Mais alors, pourquoi avoir mené cette guerre pendant trois ans ?
Bilan :

  • Dépenses considérables en frais d’avocats.
  • Atteinte à la crédibilité de la municipalité.
  • Tensions et divisions dans la commune.
  • Déstabilisation de la première entreprise du village : employés angoissés, certains en arrêt longue durée, frais d’avocats exorbitants.

Mme Belin avait été élue pour gérer le village dans l’harmonie et le respect de tous les Ondrais. Or, son obstination a coûté cher à la collectivité.

Démission ?
Un dirigeant d’entreprise qui aurait agi ainsi aurait des comptes à rendre. Il serait désavoué par ses actionnaires et licencié sans ménagement. Ou aurait la décence de démissionner …

Pourquoi en serait-il autrement dans la fonction publique ? Pourquoi un maire pourrait-il échapper aux conséquences de ses actions, alors qu’il utilise l’argent public, nuit à l’emploi, et à l’économie locale, affaiblit une entreprise du village et crée des divisions profondes au sein de la population ?
Quelle gabegie ! Plus de trois ans de combats, d’attaques, de frais colossaux, pour finalement admettre : « On n’en veut plus, on va être ridicule. »
Un échec cuisant, une honte absolue pour la commune et la démocratie locale.

Mme Belin, élue maire, et ses colistiers doivent maintenant assumer leurs responsabilités et rendre des comptes devant la population.

Calcul politique – Enjeu de la réélection.
Il semblerait que les ambitions politiques de Mme Belin et de ses colistiers ont pris le dessus sur l’intérêt du village.

Reprendre le camping pour la saison 2025 serait synonyme de fiasco sur le plan de l’emploi, du tourisme, et des finances, et compromettrait leur réélection en mars 2026.

« Mieux vaut ne pas faire de bruit et laisser le concessionnaire en place jusqu’à la fin du contrat. »

Quelle tristesse ! Quel gaspillage d’argent public pour un tel résultat !

6 réflexions au sujet de “Tribunal administratif de Pau : coup de théâtre, Eva Belin ne veut plus le camping !”

  1. A mon sens, il y a eu abus de pouvoir de la part du Maire. Il est judicieux et légitime qu’elle paye pour ses erreurs! La pression, le stress, le coût financier que les employés et le bailleur du camping ont supporté sont réels. Elle ne peut s’en tirer comme si rien ne s’était passé. Trop facile! Ce n’est pas aux contribuables de payer les lubies, manigances des élus peu conformes aux attentes des électeurs. La Démocratie, en France, est très fragilisée à force de tolérer les intérêts personnels, electorialistes et opaques de certains. BASTA! A bas la corruption !

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    • Cette Maire est dans la droite lignée des gens de gauche. Se servir de l’argent des autres pour ses intérêts personnels et lorsqu’elle n’y arrive pas on oublie tout peu importe les dégâts causés.
      Elle ne sera pas réélue !

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  2. Après des années de tensions et d’incertitudes, ce revirement laisse un sentiment d’incompréhension. Tant d’énergie dépensée, de pression sur les employés, de procédures coûteuses… pour finalement décider de laisser la concession aller à son terme. Ce sont surtout les personnes qui ont vécu cette situation au quotidien qui en paient le prix. Heureusement, le camping reste en place, mais tout cela aurait pu être évité avec plus de dialogue et de bon sens dès le départ.

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  3. Je ne comprends pas comment tout cela a pu se produire sans même que la Maire ne soit inquiétée. C’est honteux. Cet argent public, ce temps et surtout stress pour les employés, pour cette finalité. L’égo est définitivement un dangereux poison.

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  4. Nous suivons cette affaire depuis son début il y a des années. Quel scandale et abus de pouvoir !
    Peut-on considérer les choses comme réglées alors que tant de personnes en ont pâti ? NON Il faut que chacun assume ses responsabilités et que si ce n’est pas le cas, des pénalités soient appliquées et que la responsable soit écartée de ses fonctions. Il en va de la fiabilité de nos institutions et du respect des citoyens.

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